Social  31/01/2020

L’intérim et l’ubérisation du recrutement dans l’hôtellerie et la restauration

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L’ubérisation. Ce terme est désormais entré dans le langage courant, employé à toutes les sauces et dans toutes les situations. Mais quelle réalité se cache derrière ce phénomène ? Et quelles sont ses implications pour le recrutement, l’intérim et le secteur de l’hôtellerie/restauration ? Focus sur cette économie du partage… pas toujours partageuse.

Aux origines de l’ubérisation : une révolution du travail avant celle de l’intérim et du recrutement

2014. Uber, cette fameuse entreprise américaine. Vous remettez ? Oui, l’ubérisation est un phénomène très récent, issu du modèle économique de cette start-up créée en 2009, mais dont l’essor international remonte à cinq années de cela. Ce n’est pas seulement le secteur du transport qu’Uber a bouleversé, mais bien les fondamentaux de l’économie moderne. Comment ?

  • En permettant aux clients et aux prestataires d’être en contact direct via une application efficace ;
  • En s’appuyant sur les nouveaux statuts, comme la micro-entreprise, permettant à Uber de n’être qu’un simple média facilitant.

Une politique de prix très agressive

Une façon de faire évoluer et d’épouser le mouvement d’une nouvelle forme d’économie, celle du partage ou de la collaboration, qui vient concurrencer les sociétés traditionnelles, établies de longue date, souvent soumises à un environnement administratif et fiscal bien plus lourd. Inévitablement, les clients sont ravis puisque cet environnement facilité permet à ces start-ups de pratiquer une politique de prix très agressive. Les services sont donc à moindre coût… et cela fait des heureux !

Les missions en micro-entreprise

D’autres, néanmoins, déchantent très vite. Les prestataires, par exemple – et le nombre de polémiques liées à Deliveroo durant la canicule de ces dernières semaines en témoigne aisément. Ceux-ci, souvent micro-entrepreneurs, se retrouvent à facturer des sommes dérisoires, tout en ayant à payer leurs propres charges. Un cercle vicieux, puisque, dans la foulée, ce sont les conditions de travail qui en pâtissent, le prestataire devant faire du volume plus que de la qualité pour tirer un vrai bénéfice de son activité.

Une ubérisation du recrutement en intérim ?

On le sait, Uber a commencé son expansion avec le marché du transport, mais s’est rapidement attaqué à d’autres domaines dans lesquels sont concept pouvait être appliqué. Ainsi, Uber Eats s’en est allé conquérir le secteur de la livraison de plats cuisinés. Uber Freight, celui de la livraison par camion. Et il semblerait qu’Uber lorgne avec intérêt le marché de l’intérim… Aux Etats-Unis, notamment à Chicago et Washington, Uber Works serait en phase de test.

La course au volume plutôt qu’à la qualité pour les postes et les candidats

Le principe ? Toujours via une application, les employeurs proposent des missions de travail de très courte durée – de serveurs et d’agents de sécurité pour l’actuelle phase de test. Le candidat, après avoir téléchargé l’appli, peut accéder aux annonces qui matchent avec son profil. Le premier à répondre, le plus rapide, le plus connecté… s’octroie la mission ponctuelle !

Le recrutement en intérim doit-il vraiment passer par l’automatisation ?

Uber semble croire en son projet, puisque la société a levé deux milliards de dollars en octobre dernier, notamment pour le développer. Pas sûr, pour autant, que les entreprises recruteuses et les candidats soient réellement gagnants dans cette affaire… Pas d’échanges, pas de discussions, pas de projet professionnel ni d’accompagnement, pas de vérification des compétences : l’automatisation, visant à faire gagner du temps en évinçant toutes relations humaines, semble présenter bien des risques – en plus de poser certaines questions éthiques.

Réussir un bon recrutement n’est pas… automatique

L’échange est une composante essentielle d’un bon recrutement, même lorsqu’il est temporaireC’est tout l’intérêt d’une agence d’intérim comme ADAPTEL : c’est en rencontrant et discutant que l’on peut réellement prendre connaissance des qualités et motivations d’un candidat. Sans cette étape, le recrutement risque d’être raté… avec les risques et les problématiques que cela peut poser.

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