Économie  31/01/2020

Le label Entreprise du Patrimoine Vivant décerné à une institution de la restauration lyonnaise

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C’est une véritable institution de la gastronomie lyonnaise. Un classique de la restauration française. Un modèle et un rêve pour bon nombre d’apprentis et d’intérimaires en hôtellerie-restauration. L’Auberge du Pont de Collonges s’est vu décerner cette semaine le label Entreprise du Patrimoine Vivant. Une récompense de plus pour le restaurant de feu Paul Bocuse qui salue l’oeuvre d’une vie.

Un label récompensant l’excellence de ce restaurant lyonnais

La quête d’excellence est, depuis son origine, une des valeurs piliers du Restaurant Paul Bocuse. Ici, chacun est habité par l’ambition permanente de partager la plus haute qualité, du choix d’un produit, d’une technique de cuisine, d’un juste geste en salle et, tout simplement, d’une attitude parfaitement adéquate à tout moment.” Ces quelques mots de l’équipe de l’Auberge du Pont de Collonges légitiment à merveille cette nouvelle récompense pour cette instution de la gastronomie à la française. Car ce restaurant, dont les racines remontent à 1937 lorsque Georges Bocuse reprend ce qui était alors l’hôtel du Pont, vient de recevoir le label Entreprise du Patrimoine Vivant.

Décerné à des institutions : dans la restauration, mais aussi l’artisanat, l’industrie…

Ce label, mis en place en 2006, peut être attribué à…

“… toute entreprise qui détient un patrimoine économique, composé en particulier d’un savoir-faire rare, renommé ou ancestral, reposant sur la maîtrise de techniques traditionnelles ou de haute technicité et circonscrit à un territoire.”

Décerné pour une période de cinq ans par une commission d’experts et de professionnels indépendante, il vient mettre en avant les entreprises françaises dont le savoir-faire est synonyme d’excellence et de perfomance à travers les ans. Une façon de soutenir le made in France et de distinguer auprès des particuliers et des professionnels des structures bleu-blanc-rouge à même de relever les challenges les plus pointus. Avec des objectifs sous-jacents :

  • contribuer à la médiatisation de l’entreprise sur le plan national et international (mais on suppose que l’Auberge du Pont de Collonges a déjà, de ce côté-ci, quelques atouts dans sa manche…) ;
  • créer du lien et des opprtunités économiques à l’international pour l’établissement labellisé ;
  • le pousser à l’innovation avec une incitation fiscale par un crédit d’impôt création de 15% ;
  • aider à la permanence du développement de l’emploi (CDD, CDI, extras, intérim…) et de sa croissance.

Le restaurant façon Bocuse, un pan de patrimoine français qui fait rêver les cuisiniers en intérim !

Les critères d’attribution de ce label racontent toute l’histoire du restaurant de Paul Bocuse… Car il faut remplir au moins trois d’entre eux, un dans trois catégories différentes, pour pouvoir y prétendre. Ces critères balaient “la détention d’un patrimoine économique spécifique”, celle “d’un savoir-faire rare” par la maîtrise de techniques traditionnelles ou de haut-niveau et une notoriété incontestable ou “une implantation géographique” particulière – par exemple, une présence “dans sa localité actuelle depuis plus de 50 ans“.

Bocuse, c’est un nom pour la restauration, mais aussi la transmission et la réussite économique et entrepreneuriale

Autant dire que l’établissement de Paul Bocuse remplissait son content de pré-requis ! Par ses trois étoiles, évidemment… depuis 1965, glanées par la maestria de Paul Bocuse, représentant de la cuisine traditionnelle française. Par sa situation également, puisque l’Auberge du Pont de Collonges est située à l’emplacement de l’hôtel du Pont, repris par Georges Bocuse, le papa de Monsieur Paul, en 1937. Par l’ancienneté de son historique, forcément, puisque la famille Bocuse avait déjà une petite guinguette sur les rives de la Saône en 1765, puis une maison à Collonges acquise en 1853, qui devient l’Abbaye de Collonges en 1966. Par sa notoriété, que l’on a pu constater à nouveau au décès du chef lyonnais, “le plus célèbre d’après-guerre et figure de proue dans le mouvement pionnier de la nouvelle cuisine” selon le New-York Times. Par sa réussite économique, encore, l’empire Bocuse représentant pas moins de 50 millions de chiffre d’affaire et 700 salariés, avec l’ouverture de brasseries jusqu’au Japon ou aux Etats-Unis. Par son héritage, enfin, puisque le nom de Bocuse est aujourd’hui associé aux Bocuse d’or, l’olympisme de la gastronomie… Mais aussi à l’Institut Paul Bocuse, qui transmet un savoir-faire et une certaine vision de la cuisine à des milliers d’étudiants depuis 28 ans, sur 10 campus internationaux. Ces derniers alimentent les postes dans les cuisines de France et de Navarre en apprentissage, comme en intérim !

9 restaurants récompensés : besoins en intérim ou cibles pour nos intérimaires ?

Alors, oui : voir l’Auberge du Pont de Collonges recevoir ce label Entreprise du Patrimoine Vivant, c’était une évidence. Ils ne sont pourtant que 44 à s’être vu décerner la récompense dans la catégorie “Traiteur, restauration”. Dont seulement neuf restaurants. Parmi eux ? Les établissements gastronomiques de grands hôtels parisiens comme le Bristol, le Meurice, le Plaza Athénée. Mais aussi le Negresco, à Nice et… le restaurant de Georges Blanc, à Vonnas. D’ailleurs, la région est plutôt bien représentée avec, en plus, la Quenelle Lyonnaise Desmaris, Giraudet ou Bernachon – là encore, un joli clin d’oeil à Paul Bocuse, puisque Philippe Bernachon, qui dirige la maison, n’est autre que… son petit-fils. Au total, ce sont 1380 entreprises françaises qui ont été labellisées, dont 47 dans le Rhône, dans 56 secteurs différents, de la menuiserie au linge de maison, en passant par la mode, les arts de la table ou la restauration. Autant d’indicateurs qui permettent aux intérimaires de la région et d’ailleurs de savoir vers quelles structures s’orienter s’ils cherchent une formation de qualité !

“Nous recevons aujourd’hui cette distinction avec fierté, comme une marque de soutien de l’État français. La défense d’un savoir-faire d’exception est un engagement de chaque instant au sein de toute notre équipe.”

Comme le confirme Vincent Le Roux, directeur général de l’Auberge et de l’Abbaye de Collonges, la réussite de l’aventure Bocuse est une réussite collective. Mais, surtout… une fierté nationale.

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