Social 31/01/2020
La sous-traitance dans les hôtels : des femmes de chambre en grève...
Les grèves des gourvernantes et des femmes de chambre dans les grands hôtels de l’Hexagone se multiplient. En cause ? Les conditions de travail et les salaires de ces personnes généralement embauchées par des sociétés sous-traitantes. Et si l’intérim apportait un début de réponse à cette situation ?
Au coeur de la grève : la sous-traitance par les groupes hôteliers
Deux mois pour cet établissement parisien de 688 chambres. Cinq pour cet autre hôtel marseillais de 176 chambres. Cela commence à faire pas mal de temps que des femmes de chambre et des gouvernantes tiennent des piquets de grève pour dénoncer leurs conditions de travail. Employées non par l’hôtel lui-même, mais par une société de sous-traitance, elles réclament la fin de cette situation contractuelle et de ce mode de fonctionnement. L’objectif ? “Bénéficier de meilleures conditions de travail, parce qu’ici (à Paris), elles sont très, très difficiles”, explique une gouvernante de la capitale.
En sous-traitance, les femmes de chambre fustigent leurs conditions de travail
Avant de détailler son environnement et ses objectifs quotidien, dans une interview pour France Bleu :
“Une femme de chambre qui a quatre heures de travail par jour, au lieu de s’occuper d’une vingtaine de chambres, elle se retrouve à en gérer 32. Nous, les gouvernantes, nous pouvons contrôler jusqu’à 130 chambres par jour. C’est trop ! Avec un tel rythme, nous tombons malades. […] Quand tu bosses six jours, avec un seul jour de repos, c’est encore pire !”
Un poste aux missions engageant la responsabilité de l’hôtel
Pour elle, la cause du mal est claire… “Avec la sous-traitance, tout est permis !” Une affirmation qu’entérine un délégué du syndicat CGT-HPE, interrogé par Libération : “Le coeur du métier, dans l’hôtellerie, c’est quand même les chambres, non ? Et bien même ça, ils le sous-traitent.” Pour beaucoup, externaliser le métier de femme de chambre, c’est effectivement le déconsidérer lors même qu’il est une composante essentielle du succès d’un hôtel. Un poste qui nécessite de la rigueur et de la précision, le tout saupoudré d’une discrétion et d’une efficacité sans failles..
L’internalisation et l’intérim, une solution pour les hôtels et les femmes de chambre ?
Mais la réduction des coûts est souvent au coeur des préoccupations des directions d’hôtels. Avec une problématique vieille comme le monde : dans un établissement où le taux d’occupation peut varier du simple au double, comment optimiser ses frais en ressources humaines ? L’externalisation veut y apporter une réponse en offrant de la souplesse et de la flexibilité, d’autant plus nécessaire lorsqu’on use du yield management, qui ne facilite pas la gestion des plannings et l’évaluation des besoins.
Les sous-traitants jouent avec les conditions de travail des gouvernantes et femmes de chambre…
De leur côté, les sous-traitants jouent avec le temps de comptage, appuyant par exemple les salaires au nombre de chambres réalisées. Lorsque les objectifs ne sont pas atteints… des jours sont parfois retirés aux femmes de chambre. Ces sociétés s’arrangent aussi pour s’éviter les surcharges d’éventuels 13èmes mois, de primes… Le résultat : des économies souvent réelles… mais une prestation pas toujours au niveau et des conditions de travail dénoncées aujourd’hui.
La propreté et les femmes de chambre : un maillon essentiel
Et pourtant, la propreté fait toujours partie des critères les plus importants pour le client. Une étude menée en 2017 par Cornell SHA rappelle que “les facteurs essentiels de satisfaction client demeurent le service et les chambres”. “L’hébergement traditionnel qui offre une bonne nuit de sommeil dans une chambre propre et fonctionnelle, en plus d’un excellent petit-déjeuner, demeure essentiel à la satisfaction client.” Coach Omnium, qui offre des statistiques sur les clientèles hôtelières, l’affirme : “Le plus important dans une chambre d’hôtel : la propreté pour 67% des clients. Plus largement, 98% des clients exigent des hôtels propres.”
S’appuyer sur l’intérim pour assurer un niveau de qualité élevé
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